L'exploitation des utilisateurs : une nouvelle forme de travail non rémunéré ?

L'exploitation des utilisateurs : une nouvelle forme de travail non rémunéré ?
Sylvain Mahé
Sylvain Mahé
publiée le 28/09/2024
Dans un modèle d'entreprise traditionnelle , les salariés sont rémunérés pour le travail qu'ils fournissent. Ils créent des biens ou des services pour une entreprise, en échange d’un salaire.

L'entreprise Facebook (rebaptisée Meta), quant à elle, repose sur un modèle radicalement différent : les utilisateurs produisent un flux continu de contenu (photos, vidéos, commentaires, etc.) sans être rémunérés.

D'un point de vue économique, cela pourrait être perçu comme une forme d'exploitation, car Facebook tire des bénéfices gigantesques de cette activité, tandis que les utilisateurs ne reçoivent aucune rémunération compensatoire pour leur production.

Cette production non rémunérée est parfois appelée travail numérique gratuit.
Autrement dit, du bénévolat.

Même si les utilisateurs ne perçoivent pas directement leur activité sur Facebook comme un travail, ils contribuent en réalité à la création de valeur pour l'entreprise. Leurs interactions et leurs données sont la matière première qui alimente les algorithmes de ciblage publicitaire, principal levier de revenus de Facebook.

Le troc de données : une forme de rémunération implicite ?

Facebook pourrait défendre l’idée que les utilisateurs sont rémunérés d’une certaine manière, même si ce n’est pas sous forme d’argent. En échange de leurs données et de leur activité, ils accèdent à un service gratuit qui leur permet de rester en contact avec des amis, de partager des moments de vie, ou de découvrir des contenus. Dans cette logique, l'usage de la plateforme elle-même est une forme de monnaie d'échange.

Cependant, cette "rémunération" soulève des questions :

Les utilisateurs sont-ils suffisamment informés des implications réelles de ce troc de données ?
Comprennent-ils la valeur de ce qu'ils cèdent et la manière dont leurs données sont utilisées ?
Est-ce un échange équitable si Facebook tire des milliards de dollars de bénéfices de l'exploitation des données personnelles, tandis que les utilisateurs n'obtiennent qu'un accès à un réseau social gratuit ?

La notion de consentement et d’asymétrie de pouvoir

Un autre élément clé de cette discussion est la notion de consentement.
Même si, en théorie, les utilisateurs acceptent les conditions d’utilisation de Facebook en s’inscrivant sur la plateforme, il existe une asymétrie de pouvoir entre l'entreprise et ses utilisateurs. Facebook possède des ressources techniques, juridiques et économiques bien plus importantes que la plupart de ses utilisateurs, ce qui crée une relation inégale.

Cette asymétrie renforce l'idée d'une exploitation, car les utilisateurs ne disposent pas toujours de moyens clairs pour comprendre ou contrôler la manière dont leurs données sont utilisées.

Le cadre légal et la responsabilité des plateformes

Dans ce contexte, le cadre légal est de plus en plus questionné. Des régulateurs à travers le monde, notamment avec des lois comme le RGPD en Europe, cherchent à rééquilibrer cette relation en imposant des obligations de transparence et de consentement explicite à des entreprises comme Facebook.

Cependant, malgré ces efforts, beaucoup estiment que l'économie numérique repose encore largement sur une exploitation subtile des données personnelles, souvent sans que les utilisateurs en soient pleinement conscients.

Vers une prise de conscience ?
Facebook incarne un modèle d’entreprise où les utilisateurs, tout en n’étant pas officiellement des salariés, jouent un rôle crucial dans la création de valeur.

Si certains y voient une forme d’exploitation, d'autres estiment que l'échange d'un service gratuit contre des données personnelles fait partie du contrat implicite entre l'utilisateur et la plateforme.

Cependant, les préoccupations croissantes autour de la vie privée, de la transparence, et de l’équité de cet échange indiquent que cette question est loin d’être résolue. Le débat reste ouvert, et de nombreuses voix appellent à une meilleure régulation de ces pratiques et à une plus grande responsabilisation des entreprises comme Facebook.

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Sylvain Mahé
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14/10/2024
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Sylvain Mahé
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Le préfet de la Drôme a lancé un spot contre la consommation de stupéfiants en partenariat avec le cinéma Pathé de Valence.

L’objectif de ce spot est de faire prendre conscience au consommateur de drogue, même occasionnel, de sa responsabilité directe dans la violence quotidienne subie par les habitants des villes et des quartiers, placés sous les feux des trafiquants.

« Depuis que je suis en poste, je me bats contre le trafic de stupéfiants. Des balles perdues ont déjà été retrouvées dans des chambres d’enfant au Plan ou à Fontbarlettes
Et qui est le premier responsable ?
Ce n’est pas uniquement celui qui tire.
Le coupable, c’est aussi celui qui finance l’achat des armes. Et lui, il ne vit pas seulement dans les quartiers prioritaires ».
Thierry DEVIMEUX, préfet de la Drôme.

Cela semble plutôt logique de responsabiliser le consommateur.

Tu consommes. Tu cautionnes.

A ce titre, est-ce que le préfet estime que lorsqu'il consomme des infos sur les réseaux sociaux et lorsqu'il en diffuse en tant que responsable de publication, il cautionne tout ce qui y est fait sur ces réseaux sociaux et tout ce que font les entreprises qui développent ces réseaux sociaux ?

Est-ce qu'il cautionne la publication de vidéos d'agressions, d'insultes, d'harcèlement ?

Est-ce qu'il cautionne la promotion de produits dangereux publiées par des influenceurs ?

Est-ce qu'il cautionne l'utilisation des données personnelles par les entreprises qui développent ces réseaux sociaux et qui paient peu d'impôts en France ?

Voici un article publié sur le site de la préfecture de la Drôme.
"Les psychiatres reçoivent de plus en plus de patients qui expliquent avoir suivi les conseils d’influenceurs en santé mentale sur les réseaux sociaux."
https://www.info.gouv.fr/actualite/sante-mentale-sur-les-reseaux-sociaux-quels-sont-les-risques-de-lautodiagnostic

Voir le communiqué de presse : https://www.drome.gouv.fr/contenu/telechargement/29839/199343/file/20240925%20CP%20partenariat%20Path%C3%A9%20TCTC.pdf

Voir le spot ⬇️
11/10/2024
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Sylvain Mahé
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En France, un élève de 4e sur deux ne sait pas ce que veut dire ce mot - même si on lui donne des indices.
08/10/2024
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Sylvain Mahé
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Saviez-vous que les macarons que vous achetez sont quasi systématiquement congelés ?

Pierre Hermé nous explique pourquoi cette étape est obligatoire d’un point de vue logistique, mais également pour une dégustation optimale !
02/10/2024
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Sylvain Mahé
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Le con, c’est toujours l’autre ! Mais ne le sommes-nous pas tous à nos heures ? Qu’est-ce qui pousse notre cerveau à fonctionner régulièrement à l’inverse du bon sens ? Et pourquoi certains développent-ils une telle personnalité en s’octroyant des droits au mépris de leur entourage ? Y a-t-il des remèdes à la connerie ? Sous un titre un rien provocateur, Dans la tête d’un con explore ces questions en profondeur, grâce à une série d’expériences ludiques et aux avis éclairés de spécialistes du comportement humain.

La connerie n’a jamais été aussi visible qu’aujourd’hui. Elle s’étale sans complexes sur les réseaux sociaux et dans les émissions de téléréalité. Qu’est-ce qui nous fascine dans ce spectacle ? Sans doute le plaisir trouble de nous prouver qu’il y a toujours plus con que nous ? Certains décident de s’affranchir des règles communes pour se comporter comme tel, de manière égoïste et narcissique. Figure de proue de ceux qui font recette avec la connerie humaine, Jean-Marie Bigard témoigne dans l’émission.

D’une transgression à l’autre, l’émission explore les mécanismes qui conduisent à développer ce type de personnalité et les réactions qu’elle suscite chez ses victimes. Car le connard provoque une indignation bien plus forte que les torts souvent limités qu’il nous cause. La preuve avec une séquence où un comédien joue au con au milieu d’innocentes victimes. On découvre aussi que la connerie est contagieuse. Difficile d’y résister par exemple quand on est au volant. Deux conductrices valaisannes ont le courage d’en témoigner ouvertement.
Parmi les experts mettant en perspective les différents sujets figure le psychologue Jean-François Marmion, auteur de Psychologie de la Connerie (Editions sciences humaines).

00:00 : C'est quoi, être con ?
13:19 : Expérience sociale
16:40 : Les con.ne.s au volant
24:06 : Le connard aurait-il de bonnes raisons de l'être ?
31:05 : Pourquoi sommes-nous con.ne.s ?
01/10/2024
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Sylvain Mahé
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Le bar des amis, c'est un bar à vin unique en son genre situé en centre-ville de Cholet, avec une équipe toujours souriante, des produits frais pour les taos et des vins sélectionnés pour le plaisir de tous.

Partagez notre passion du vin autour de découvertes et de coups de coeur parmi les bouteilles de nos vignerons, avec qui nous travaillons en direct. Petit producteur local ou grand cru classé, au verre ou à la bouteille, c'est vous qui choisissez et organisez votre dégustation selon vos goûts et l'envie du moment.

Comme tous bon français, en vrais amoureux de nos terroirs, nos tapas sont élaborés à partir de produits sélectionnés avec soin, au rythme des saisons afin de mettre en valeur notre région et ses producteurs, ses richesses et ses savoir-faire.
01/10/2024
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Sylvain Mahé
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Tom fait une dictée de 100 mots en classe.
Il fait 1 faute à 5 mots.

Quelle est sa note sur 20 ?

Cette petite question, dont vous allez trouver le résultat en toute évidence, révèle comment notre système scolaire juge la qualité d'un élève dans une matière, idem dans d'autres domaines de la société.
29/09/2024
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Sylvain Mahé
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Dans un modèle d'entreprise traditionnelle , les salariés sont rémunérés pour le travail qu'ils fournissent. Ils créent des biens ou des services pour une entreprise, en échange d’un salaire.

L'entreprise Facebook (rebaptisée Meta), quant à elle, repose sur un modèle radicalement différent : les utilisateurs produisent un flux continu de contenu (photos, vidéos, commentaires, etc.) sans être rémunérés.

D'un point de vue économique, cela pourrait être perçu comme une forme d'exploitation, car Facebook tire des bénéfices gigantesques de cette activité, tandis que les utilisateurs ne reçoivent aucune rémunération compensatoire pour leur production.

Cette production non rémunérée est parfois appelée travail numérique gratuit.
Autrement dit, du bénévolat.

Même si les utilisateurs ne perçoivent pas directement leur activité sur Facebook comme un travail, ils contribuent en réalité à la création de valeur pour l'entreprise. Leurs interactions et leurs données sont la matière première qui alimente les algorithmes de ciblage publicitaire, principal levier de revenus de Facebook.

Le troc de données : une forme de rémunération implicite ?

Facebook pourrait défendre l’idée que les utilisateurs sont rémunérés d’une certaine manière, même si ce n’est pas sous forme d’argent. En échange de leurs données et de leur activité, ils accèdent à un service gratuit qui leur permet de rester en contact avec des amis, de partager des moments de vie, ou de découvrir des contenus. Dans cette logique, l'usage de la plateforme elle-même est une forme de monnaie d'échange.

Cependant, cette "rémunération" soulève des questions :

Les utilisateurs sont-ils suffisamment informés des implications réelles de ce troc de données ?
Comprennent-ils la valeur de ce qu'ils cèdent et la manière dont leurs données sont utilisées ?
Est-ce un échange équitable si Facebook tire des milliards de dollars de bénéfices de l'exploitation des données personnelles, tandis que les utilisateurs n'obtiennent qu'un accès à un réseau social gratuit ?

La notion de consentement et d’asymétrie de pouvoir

Un autre élément clé de cette discussion est la notion de consentement.
Même si, en théorie, les utilisateurs acceptent les conditions d’utilisation de Facebook en s’inscrivant sur la plateforme, il existe une asymétrie de pouvoir entre l'entreprise et ses utilisateurs. Facebook possède des ressources techniques, juridiques et économiques bien plus importantes que la plupart de ses utilisateurs, ce qui crée une relation inégale.

Cette asymétrie renforce l'idée d'une exploitation, car les utilisateurs ne disposent pas toujours de moyens clairs pour comprendre ou contrôler la manière dont leurs données sont utilisées.

Le cadre légal et la responsabilité des plateformes

Dans ce contexte, le cadre légal est de plus en plus questionné. Des régulateurs à travers le monde, notamment avec des lois comme le RGPD en Europe, cherchent à rééquilibrer cette relation en imposant des obligations de transparence et de consentement explicite à des entreprises comme Facebook.

Cependant, malgré ces efforts, beaucoup estiment que l'économie numérique repose encore largement sur une exploitation subtile des données personnelles, souvent sans que les utilisateurs en soient pleinement conscients.

Vers une prise de conscience ?
Facebook incarne un modèle d’entreprise où les utilisateurs, tout en n’étant pas officiellement des salariés, jouent un rôle crucial dans la création de valeur.

Si certains y voient une forme d’exploitation, d'autres estiment que l'échange d'un service gratuit contre des données personnelles fait partie du contrat implicite entre l'utilisateur et la plateforme.

Cependant, les préoccupations croissantes autour de la vie privée, de la transparence, et de l’équité de cet échange indiquent que cette question est loin d’être résolue. Le débat reste ouvert, et de nombreuses voix appellent à une meilleure régulation de ces pratiques et à une plus grande responsabilisation des entreprises comme Facebook.

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28/09/2024
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Sylvain Mahé
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Icône de la jeune génération, Inoxtag, youtubeur aux 8 millions d’abonnés, bénéficie actuellement d’un écho médiatique puissant, via son film documentaire « Kaizen ».
28/09/2024
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Un kinésithérapeute choletais est visé par des faits qui concernent deux majeures et une mineure. Une information judiciaire a été ouverte.
24/09/2024
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Sylvain Mahé
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Ah, les relations humaines, ce parc d'attractions où tout le monde se prend pour un exemple parfait de calme et de tolérance... jusqu'à ce qu’on se fasse traiter de "chieur" ! Et là, c'est le jackpot ! Parce qu’étrangement, celui qui te balance ça est souvent, sans s'en rendre compte, le premier à mériter ce titre honorifique.

J'ai un exemple tout simple. Moi, mon appart, et un agent immobilier. Tout se passait bien, jusqu’à ce qu'il sorte la punchline du siècle : "Pourquoi tu te fais passer pour un chieur ? Si t’es pas content, pourquoi tu déménages pas ?" Heuu... pardon ? Qu'entends-je ?

Le plus drôle dans l'histoire, c’est que je n’avais même pas râlé. J’avais simplement donné mon avis (très réfléchi d’ailleurs, car je connais mes droits de locataire, merci bien). Mais bon, l’agent n’a pas l’air d’aimer les gens qui perturbent sa petite zone de confort. Du coup, c’est tellement plus facile de me coller l'étiquette de "chieur".

Mais soyons honnêtes, ça serait trop facile ! On m’accuse juste parce que je propose quelques améliorations (légales, je précise). Non, je ne suis pas juste un "mécontent". Je suis un locataire avec des droits, monsieur l’agent ! Si j’ai envie de m’exprimer, je le fais. C'est ça la liberté !

Et puis quoi ? Faut déménager dès qu’on veut que les choses s'améliorent ? Sérieux ? "Dis donc, quand tu conduis ta voiture et qu'un gars te coupe la route en mode je-fais-ce-que-je-veux, tu changes de trajet ou tu attends qu’il respecte le code ?"

Et bien sûr, il me sort l’argument ultime : "Les autres locataires ne disent rien." Super. Mais eux et moi avons le même droit : parler ou ne pas parler. Faut savoir, mon cher, la liberté d’expression, ça marche pour tout le monde et dans les deux sens : s'exprimer ou ne pas s'exprimer. C'est ça la liberté !

Bref, avouons-le, être un "pseudo-chieur" a ses avantages. Pourquoi ? Parce que je joue juste avec les règles du jeu que l’autre a, en partie, créées. Comme un gamin qui met un orteil en dehors du terrain juste pour voir. Et si je suis le "chieur", c’est peut-être parce que j’ai le cran de dire tout haut ce que les autres n’osent même pas penser tout bas. Comme le fait qu'on aimerait bien ne plus voir de pigeons transformer la cour en toilettes publiques.

Alors, qui est le vrai chieur dans cette histoire ? Spoiler alert : c’est pas le pigeon 😉
23/09/2024
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Sylvain Mahé
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Un propriétaire peut réaliser des centaines voire des milliers d'euros d'économies grâce à ce dispositif méconnu.
23/09/2024
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