On confond souvent peur, douleur et souffrance. Or la peur n’est pas une douleur : c’est une émotion d’alerte qui protège.
Ce que fait la peur
Quand le cerveau détecte un danger, l’amygdale déclenche toute une chaîne de réactions : accélération du cœur, tension musculaire, afflux d’adrénaline. Le corps se prépare à fuir ou à agir. Rien de douloureux là-dedans : c’est de la mobilisation.
Ce que fait la douleur
La douleur, elle, vient des nocicepteurs, ces capteurs disséminés dans le corps qui envoient au cerveau un message de blessure. Le cerveau traite cette information mais ne la “ressent” pas : il n’a aucun récepteur de souffrance. Il analyse, il ordonne, il interprète.
Ce que fait la souffrance
La souffrance naît ailleurs : dans le cortex cingulaire antérieur et le cortex préfrontal, là où s’élabore la conscience de soi. C’est ici que l’être humain relie la peur, la douleur ou la perte à une idée : « je ne peux rien y faire ».
La souffrance, c’est la douleur plus l’impuissance.
Alors pourquoi dit-on que la peur «fait souffrir» ?
Parce que quand la peur se prolonge, qu’elle ne trouve pas d’issue, elle devient angoisse ou anxiété. Le corps reste en tension, l’esprit tourne en boucle, et c’est cette tension bloquée qui use.
Mais ce n’est pas la peur en soi qui fait souffrir : c’est le fait de rester coincé dans l’alerte, sans possibilité d’action ni de relâchement.
En résumé
- La peur ne fait pas mal.
- Elle protège.
- Ce qui fait mal, c’est notre incapacité à en sortir.
La peur est un message.
Ce n’est pas l’ennemi : c’est le signal qu’on a cessé d’être en sécurité. Ce n’est qu’en l’écoutant, puis en la laissant passer, qu’on retrouve le calme.
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