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Selon la publication du maire de Cholet sur son compte X et l'article publié par Ouest-France ce mardi 7 octobre 2025 « Ils s’opposent à la venue d’un club israélien : une attitude « complètement déplacée » pour ce maire le maire de Cholet », Gilles Bourdouleix a profité de la plantation d’un olivier en hommage aux victimes de l’antisémitisme pour réagir à la polémique autour du match opposant Cholet Basket au club israélien Hapoël Holon, prévu le 22 octobre.
La polémique grandit, ce match contre un club israélien agite cette ville de Maine-et-Loire 👉
Alors qu’une pétition locale — soutenue par la France insoumise du Maine-et-Loire — appelle à l’annulation de la rencontre en raison du contexte à Gaza, le maire a dénoncé « la volonté d’une manifestation contre une équipe israélienne », qu’il juge « complètement déplacée ».
« Ce n’est pas Israël qui attaque qui que ce soit, c’est Israël qui a été attaqué », a déclaré Gilles Bourdouleix, cité par Ouest-France.
Une phrase lourde de sens, prononcée deux ans jour pour jour après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, qui avait fait 1 219 morts.
En affirmant qu’Israël « n’attaque personne», l’élu fait implicitement l'impasse sur les 40 000 morts à Gaza (ONU, 2025), dont 70 % de femmes et d’enfants, sur les reportages à Gaza qui montrent la destruction généralisée de Gaza, le déplacement en masse des palestiniens et les conclusions établies par plusieurs instances de l’ONU : selon la Cour internationale de Justice et le Conseil des droits de l’homme, les opérations menées par le gouvernement israélien à Gaza constituent des « actes relevant du génocide ».
- Rapport de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967
« Le présent rapport d’enquête porte sur le rôle que jouent les personnes morales dans la pérennisation de l’occupation israélienne illégale et la campagne génocidaire en cours à Gaza ; il montre comment leurs intérêts sous-tendent la logique de la colonisation de peuplement israélienne. » (Nations Unies – Conseil des droits de l’homme, Rapport A/HRC/59/23, 2 juillet 2025, p. 2). Le rapport conclut aussi que : « Les atrocités commises depuis octobre 2023 ont donné lieu à des procédures pour génocide devant la Cour internationale de justice » et qualifie l’ensemble du système économique israélien lié à l’occupation comme une « économie de génocide ».
Source un.org
- Rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
« Israeli settlements in the Occupied Palestinian Territory, including East Jerusalem, and in the occupied Syrian Golan »
Ce rapport détaille comment l’établissement et l’expansion des colonies israéliennes, les démolitions de maisons, les expulsions forcées et le changement démographique sont contraires au droit international.
Extrait :
« L’établissement et l’expansion continue des colonies dans le Territoire palestinien occupé … y compris Jérusalem-Est, constituent le transfert par Israël de sa propre population civile dans les territoires qu’il occupe, ce qui est strictement interdit en droit international. »
Source : un.org
- Rapport de l’Office des droits de l’homme des Nations Unies (OHCHR) — mars 2025
Il met à jour les violations liées aux colonies entre novembre 2023 et octobre 2024, en soulignant que certaines politiques facilitent la “transfert de population israélienne vers les territoires occupés” et renforcent le régime colonial.
Source : un.org
- Cour internationale de justice (ICJ) — Avis consultatif sur les « Legal Consequences arising from the Policies and Practices of Israel »
La Cour est intervenue pour statuer que les colonies israéliennes, et le régime qui les accompagne, sont en violation du droit international, notamment des principes de non-annexion et de protection des populations occupées.
Source : icj-cij
- Rapport de l’UNCTAD — Occupation, fragmentation and poverty in the West Bank
Ce rapport économique met en lumière les effets structurels de la colonisation sur la pauvreté, le morcellement territorial, les restrictions aux ressources, etc. Il parle d’“activités de colonisation” à inverser.
Source : unctad.org
Dans sa section « Israel and the occupied Palestinian territory » : l’organisation documente la croissance des colonies, les confins illégaux de terres, et des expropriations de terres palestiniennes.
Source : amnesty.org
- Résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies 2334 (2016)
Cette résolution déclare que les colonies israéliennes dans les territoires occupés depuis 1967 « n’ont aucune validité juridique » et demande que leur expansion cesse.
Source : wikipedia.org
Contrairement aux tentatives de minimisation, la qualification de génocide à Gaza ne relève pas d’une interprétation isolée, mais d’une analyse juridique et factuelle portée par les plus hautes instances internationales.
Le rapport de la Rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese (juillet 2025), parle explicitement d’une « campagne génocidaire en cours », s’appuyant sur la destruction méthodique de Gaza, la famine imposée comme arme de guerre, et les déclarations publiques des responsables israéliens appelant à l’éradication de la population palestinienne.
Cette conclusion est renforcée par la Cour internationale de Justice, qui a reconnu un ‘risque plausible de génocide’ dès janvier 2024, ainsi que par la Cour pénale internationale, ayant émis des mandats d’arrêt contre Netanyahou et Gallant pour crimes contre l’humanité.
Ces qualifications, fondées sur des preuves accablantes (plus de 40 000 morts, destruction de 60 % des infrastructures, blocus total de l’aide humanitaire), sont reprises par des dizaines d’ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch.
Affirmer qu’Israël commet un génocide à Gaza, c’est donc reprendre les termes mêmes des Nations Unies et des tribunaux internationaux — et non une opinion personnelle.
Un hommage devenu justification
Ce qui devait être un moment de mémoire légitime contre l’antisémitisme s’est mué, selon l’article, en prise de position politique.
En affirmant qu’Israël « n’attaque personne », le maire nie non seulement les massacres à Gaza, mais aussi la poursuite de la colonisation illégale en Cisjordanie, où des colons israéliens continuent de s’emparer de terres palestiniennes — en violation du droit international et de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Entre mémoire et déni
À travers ces propos, Gilles Bourdouleix rejoint une ligne de défense fréquemment observée dans le débat public : assimiler toute critique de la politique israélienne à une forme d’antisémitisme.
Cette confusion détourne l’attention du cœur du problème : reconnaître les crimes commis par un gouvernement n’est pas nier le droit d’un peuple à exister.
Reconnaître l’attaque terroriste du Hamas ne peut pas être un prétexte pour nier un génocide reconnu au niveau international.
Les faits, eux, demeurent : des civils massacrés, des infrastructures rasées, et une communauté internationale divisée entre mémoire et responsabilité.
Voir l'article de Ouest France