Selon Laurent Vauquiez sur RTL : « Un couple au RSA qui a 3 enfants c'est 2300€ »
Il compare avec « celui qui travaille avec ses 3000€ de salaire brut et qui à l'arrivée s'en sort, une fois qu'on lui a enlevé ses impôt et ses charges, avec 2200€, lui vous trouvez aussi que sa vie et facile ? »
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Et puis, dans leur livre-enquête « Le Grand Détournement », les journalistes Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre révèlent comment les grandes entreprises, comme LVMH, reçoivent des millions d'euros d'aides publiques, des aides qui permettent d'augmenter la rémunération des dirigeants.
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Le paradox Wauquiez
Il dénonce « l’assistanat » des pauvres — une poignée d’euros de survie — tout en fermant les yeux sur l’assistanat structurel des plus riches, celui qui irrigue les grandes entreprises et les actionnaires via subventions, allègements et niches fiscales.
Ce double standard n’est pas anodin : il fabrique un récit moral où la pauvreté devient suspecte, et la richesse, méritante par nature.
Il inverse les responsabilités : ceux qui coûtent le moins à l’État sont rendus coupables, pendant que ceux qui captent l’essentiel des aides sont présentés comme « les moteurs de la nation ».
Enfin, il fait passer un problème d’emplois mal payés et mal fichus pour un problème de fainéantise.
Alors qu’en réalité, si ces postes restent vides, c’est parce qu’ils n’offrent ni salaire décent, ni stabilité, ni conditions vivables.
Wauquiez devrait expérimenter le travail comme je l’ai fait, comme d'autres le font tous les jours : sur la chaîne 23 chez Pasquier, au coude à coude avec d’autres intérimaires, penchés sur un tapis roulant à poser quatre quartiers de pomme sur une tarte Deluxe bourrée d’additifs — et le mal de dos qui s’invite au bout de dix minutes — ou encore à l’expédition chez Charaaaaal, par deux degrés pendant sept heures à empiler des cartons sur des palettes. Voilà ce qu’il appelle la valeur travail.
Puisqu’il faut comparer, comparons !
Il est bien plus facile de défendre la « valeur travail » sur les plateaux TV, dans les meetings ou autour d’un bon repas — comme lors du « Dîner des Sommets » qu’il avait organisé en 2022 pour plus de 100 000 euros aux frais de la collectivité.
L’équivalent de trois ans et demi de RSA : de quoi faire vivre décemment une famille de cinq personnes, à raison de 460 € par mois et par personne.
On est tellement loin de « l'assistanat confortable ».
Et s’il veut vraiment sortir les gens de l’assistanat, alors qu’il commence par les sortir tous — dont Bernard Arnault, qui, à Noël 2017, a offert 73 millions d’euros à chacun de ses cinq enfants. Un cadeau rendu possible non par la magie, mais par la fiscalité française.
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