Sylvain Mahé E.I.
publiée le 12/12/2024
Le pourcentage de visites web provenant de robots varie selon les études et les types de sites web analysés, mais il est généralement très élevé. Voici les principales estimations récentes :
Environ 42 à 50 % du trafic web mondial proviendrait de robots, selon des études menées ces dernières années par des entreprises comme Imperva ou Statista.
- 42,3 % en 2021 selon Imperva, dont : 28,9 % de bots "bons" (robots légitimes comme les moteurs de recherche, les services d’analyse, etc.).
- 13,4 % de bots "mauvais" (spammeurs, scrapers, hackers, etc.).
Ce pourcentage peut fluctuer selon le secteur et les mesures prises pour bloquer les robots.
Les bots légitimes : ces robots ont un rôle utile et sont souvent nécessaires :
- Les crawlers de moteurs de recherche (Googlebot, Bingbot, etc.).
- Les outils d'analyse de performances (PageSpeed Insights, Ahrefs, SEMrush, etc.).
- Les services de surveillance (UptimeRobot, Pingdom, etc.).
- Les bots malveillants : ces robots génèrent du trafic nuisible :
- Les spams (bots envoyant des messages ou remplissant des formulaires).
- Les scrapers (vol de contenu ou collecte de données).
- Les bots d'attaques (tentatives de piratage, DDoS, etc.).
Variations selon les types de sites
- Sites e-commerce : souvent ciblés par des bots malveillants (scrapers pour surveiller les prix, concurrents, etc.). Trafic bot : jusqu'à 60 % ou plus dans certains cas.
- Sites institutionnels : le trafic bot peut représenter environ 20 à 40 %, avec une majorité de bots légitimes.
- Sites très populaires (actualités, réseaux sociaux) : fortement visés par des bots, leur trafic automatisé peut dépasser 60 %.
Impact des robots sur les sites web
Positifs
- Indexation dans les moteurs de recherche (SEO).
- Surveillance de la disponibilité et des performances.
- Négatifs
- surcharge des serveurs (augmentation des coûts).
- Risques de sécurité (piratage, exploitation de failles).
- Distorsion des statistiques (trafic faussé dans Google Analytics, etc.).
Le trafic généré par les robots concerne également les réseaux sociaux et les applications, bien que les proportions et les types de bots diffèrent de ceux des sites web classiques.
Sur les réseaux sociaux : les plateformes comme Facebook, Twitter, Instagram ou LinkedIn sont des cibles privilégiées pour les bots, avec des objectifs variés.
Types de bots sur les réseaux sociaux
Bots positifs (légitimes)
- Automatisation des tâches : outils de planification (Buffer, Hootsuite).
- Analyse et monitoring : outils de suivi d’audience et de performances (Sprout Social, Social Blade).
- Veille concurrentielle et de tendances.
Bots nuisibles ou malveillants
- Faux comptes : générer de faux likes, partages ou commentaires pour manipuler les statistiques ou promouvoir des contenus.
- Spam : propagation de liens frauduleux ou publicitaires.
- Bots de désinformation : influence des discussions publiques (élections, débats, etc.).
- Scrapers : extraction illégale de données (profils, commentaires, etc.).
Impact sur les réseaux sociaux
Les plateformes rapportent qu'une partie significative des comptes actifs sont des bots :
- Twitter (désormais X) a admis en 2022 qu'environ 5 % de ses utilisateurs actifs quotidiens pourraient être des bots malveillants.
- Instagram et Facebook sont également affectés par des bots, notamment dans les campagnes de spam et d'escroquerie.
Sur les applications mobiles :
Les bots peuvent aussi générer du trafic sur les applications mobiles, bien que cela soit moins visible pour les utilisateurs.
Exemples de bots dans les application
- Automatisation : utilisation d'outils automatisés pour exécuter des tâches répétitives (achats automatisés, réservations, etc.).
- Analyse et tests des applications (bots de test automatisés).
Bots malveillants
- Fraude publicitaire : bots simulant des clics ou des vues pour augmenter artificiellement les revenus publicitaires (fraude au CPM ou CPC).
- Exploitation de failles : bots ciblant les vulnérabilités pour accéder aux données des utilisateurs.
- Bots de scalping : achat massif de produits sur des applications e-commerce (billets, éditions limitées).
- Bots concurrents : scraping de données sensibles ou de prix dans les applications concurrentes.
Impact sur les applications :
- Augmentation des coûts : bots consomment des ressources serveur, entraînant des frais supplémentaires.
- Distorsion des statistiques : faux clics, inscriptions ou interactions qui faussent les KPI.
- Risque de sécurité : bots exploitant des API non sécurisées pour voler des données ou surcharger les systèmes.
En résumé : les bots sont omniprésents, y compris sur les réseaux sociaux et les applications.
Ils peuvent être utiles (automatisation, veille) ou nuisibles (spam, fraude).
Leur impact est significatif : manipulation des statistiques, surcharge des systèmes, et parfois atteinte à la sécurité ou à la vie privée des utilisateurs.
Les plateformes investissent massivement dans des solutions pour limiter ces abus, mais une part non négligeable de leur trafic reste toujours attribuée aux bots.